Vandana Shiva au Toursky le 21/02/2018

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Vandana Shiva au Toursky

Vandana Shiva au Toursky

Cette soirée était organisée par la revue Sans Transition ! qui avait précédemment consacré un article à Vandana Shiva, dans un numéro spécial, en décembre 2017.

L’équipe de Graines de Oaï ne pouvait rater cette rencontre avec la figure internationale du combat pour la protection des semences paysannes et de la lutte contre la brevetisation du vivant.

L’intervention était structurée comme un dialogue entre la rédactrice en chef du magazine et la combattante écologiste, venue présenter son livre « le cercle vertueux » . Le public était ensuite invité à s’exprimer.

De fait, il a peu été question de son récent ouvrage, davantage de son parcours militant, depuis son engagement dans les années 70, au sein de l’organisation féminine Chipko, pour la défense des forêts hymalayennes. Il était également important de recueillir son analyse des causes et des conséquences du réchauffement climatique ainsi que des chemins à suivre pour contrer « le cartel criminel » formé par Monsanto, Bayer, Syngenta.

Comment devient-on militante altermondialiste et écologiste ?

Pour Vandana Shiva, l’élément déclencheur de son passage à l’action fut en 1984, la catastrophe de Bhopal, en Inde.

Un accident, dans une usine chimique qui produit des pesticides, fait 3000 morts, au moment de l’explosion. Cette catastrophe industrielle est la plus dévastatrice du 20e siècle. Jusqu’à aujourd’hui, 30 000 personnes sont décédées ou gravement malades des suites de leur exposition aux émanations toxiques. Des enfants continuent à naître avec des malformations.

Elle prend alors conscience des nuisances des firmes agrochimiques américaines et des dommages causés dans son pays.

La biopiraterie

C’est pour la militante « l’appropriation par les firmes agrochimiques transnationales des ressources universelles, notamment les semences, que tout être humain avait depuis toujours eu le droit d’échanger ».

neem ou margousier

Le Margouzier ou Neem

En effet, l’Inde est la cible de l’industrie semencière bien décidée à piller la biodiversité des pays du Sud. Plus de 1500 brevets ont déjà été déposés sur des espèces agricoles.

Pendant 11 ans, l’écologiste va se battre contre les brevets que le gouvernement américain et des entreprises américaines voulaient déposer sur le neem*. Il s’agit d’un des arbres emblématiques de l’Inde, reconnu pour son utilisation en médecine traditionnelle.

Ce sera ensuite le tour du riz basmati que ses actions réussiront à protéger des brevets.

Des banques de graines contre l’industrie agro-chimique

A partir de 1996, elle va créer Navdanya, une association qui va, au fil du temps, constituer  une banque de graines. Elle développe un réseau de collectifs pour cultiver, récolter et redistribuer les semences paysannes. « La graine c’est de la technologie fine et pointue. « Aucun OGM ne peut accomplir cette prouesse que réalise une semence paysanne dans son adaptation, son évolutivité, sa productivité, son goût ou encore son pouvoir nutritionnel » explique Vandana Shiva.

Vandana Shiva, écologiste et féministe

« Les graines sont une affaire de femmes parce-qu’elles sont importantes et que tout ce qui est important a été géré par les femmes ! » affirme Vandana Shiva.

Pour Vandana Shiva, le système patriarcal et le capitalisme sont étroitement liés ; l’un se nourrissant de l’autre.

Pour Vandana Shiva, la lutte continue

La militante indienne a souhaité évoquer la situation de la France face au lobby semencier. Pour cela, elle a mis en perspective la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.

  • Liberté de lutter pour défendre les semences,
  • Egalité pour que chacun ait le droit de vivre dignement,
  • Fraternité parce que nous devons nous unir pour stopper ceux qui détruisent la planète. Et ne pas céder aux médias et aux politiques qui tentent de nous dresser les uns contre les autres.

Vandana Shiva est radicale dans sa critique. Elle dénonce les dommages causés à la Terre et à tous ses habitants, par le système capitaliste.

Par ailleurs, concernant les traités de libre-échange, elle rappelle les menaces qu’ils constituent contre la souveraineté populaire. Ils confèrent aux multinationales le droit d’imposer leurs règles aux états.

Un discours très politique, de lutte et de désobéissance aux lois « contraires aux lois supérieures » , celle de la Terre, du sol, de la biodiversité et des humains.

Carole

 

* Margousier

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