Apparues en Europe après la seconde guerre mondiale, les variétés hybrides F1 ont rapidement envahi les champs, les auges et nos assiettes. Le maïs hybride hier, comme les OGM aujourd’hui, fut le cheval de Troie de l’agriculture industrielle des États-Unis en Europe. Pour certaines espèces comme le colza, le tournesol, de nombreux légumes, il est difficile, voire impossible, de trouver aujourd’hui autre chose dans le commerce.
François Delmont, Patrick De Kochko
Développés par et pour l’industrie de la semence, obligeant l’agriculteur à racheter chaque année sa semence, les hybrides se révèlent bien plus profitables, pour les semenciers, que les précédentes tentatives d’amélioration variétale. En puisant librement dans l’immense réservoir de variétés développées, sélectionnées, cultivées et échangées par les paysans, les sélectionneurs ont essayé de conjuguer les propriétés de différentes plantes. En ne donnant qu’une seule génération prolifique, l’hybride F1 va mettre un verrou biologique à la pratique paysanne créatrice de biodiversité et générer un pouvoir quasi totalitaire sur la production et le commerce des semences. Décryptage et analyse de cette situation.
Date de publication : 22 mai 2012