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La tournée de la grainothèque continue

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La grainothèque de GDO s’est installée durant la journée du 8 mai, au Festival de Camargue, à Port Saint Louis du Rhône.

Nous avons accueilli une vingtaines de personnes sur le stand, avec lesquelles nous avons fait des échanges différés.

Des jardinier.ères confirmé.e.s, comme des parents et leurs enfants sensibilisée à la préservation de l’environnement ,qui ont écouté d’une oreille très attentive, les conseils et explications de Carole, la Présidente, quant aux semences paysannes.

Nos graines seront semées en Ariège, en Lozère et aux 4 coins du département. Nous restons en contact avec les adoptants pour avoir de leurs nouvelles.

Le samedi 26 mai, c’est la commune de St Mitre les Remparts qui accueillait la grainothèque, lors de la journée citoyenne.

Là aussi, nous avons trouvé un écho favorable auprès des familles qui ont découvert avec étonnement l’existence et les qualités de ces semences. C’est la fin de saison pour les tomates mais nos aromatiques ont eu beaucoup de succès.

Nous avons également eu le plaisir de recevoir un don important de graines de cucurbitacées paysannes dont la courgette longue de Milan, que nous n’avions pas encore dans notre collection.

Dernier troc de la saison :

Samedi 2 juin, au Garden Lab de Gignac-la-Nerthe, à partir de 14 heures, dans le cadre de la fête du vélo et la semaine du développement durable.

Vous pourrez trouver notre stand et l’équipe composée de Jeanne, Henri, Barbara et Bernard, devant le carré planté de nos semences de tomates, courgettes, panais, salades, etc. Ce sont les enfants du centre aéré qui se sont occupés de semer des graines et de mettre en terre quelques plans donnés par l’association. Un grand merci à l’équipe des animateurs environnement du centre de loisirs et à leur responsable.

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Visite au Potager de santé de Pascal et Rachel Poot

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Olmet

Olmet

Le 28 avril dernier, nous étions en mission à Olmet, village près de Lodève, dans l’Hérault, chez Pascal et Rachel Poot. Cette journée intitulée « Après nous, le bonheur ? », proposée par l’AMAPop, faisait le lien entre Culture et cultures. Graines de Oaï, représentée par Jeanne, Henri, Barbara, Eloi, Jean-François et moi-même, était sur les lieux afin d’essayer de percer le mystère de la culture des tomates sans eau, pratiquée par notre hôte, le créateur du Potager de santé.

Une terre aride devenue verdoyante

Pascal et Rachel Poot se sont installés, il y a une vingtaine d’années, dans ce qui est devenu, grâce à leur travail et à leur persévérance, un oasis de fertilité.

Le paysage s’est complètement transformé sous leurs mains. Les arbres s’étendent sur les versants de la propriété qui comptent plusieurs centaines d’hectares aujourd’hui.

Mais quelle est la recette de ce prodige ?

Pascal et Rachel Poot ont réussi ce défi car ils ont pris soin du sol qu’ils ont nourri, année après année, patiemment.

Pascal Poot

Pascal Poot

Des espèces végétales disparues se sont, peu à peu, réinstallées créant un écosystème favorable à ses cultures.

Mais comment fait-on pour cultiver des tomates sans eau ? Parce que c’est celle-là la question centrale, qui fait que Pascal et Rachel Poot sont une référence, voire un modèle.

« Je ne pratique pas de sélection », nous explique notre hôte. «  Les plantes comprennent ce que je veux et elles le font, pour me faire plaisir. C’est ainsi pour tout les jardiniers car les plantes cherchent les moyens de se reproduire, de disséminer leurs graines. Elles ont donc mis au point des techniques pour favoriser cette expansion, en interaction avec les insectes, les oiseaux, les animaux et les humains. »

Une productivité spectaculaire

300 variétés de tomates sont cultivées au Potager de santé ainsi que des centaines de variétés de cucurbitacées. Pour les tomates, Pascal Poot nous indique que la production est plus élevée que dans l’agriculture conventionnelle.

plans de tomates

plans de tomates

Là encore, quel est son secret ? «Nourrir le sol, favoriser l’installation de mycorhyze, inciter les végétaux à s’associer pour coopérer», nous explique-t-il. Créer une terre proche de celle observée dans les forêts en laissant les petits bois et tout ce qui tombe au sol se décomposer.

Fécondation et plus si affinités

Mais Pascal Poot nous met en garde contre les risques d’hybridation, qui restent importants même pour les tomates qui sont des autogames. Que faire ? Séparer les variétés bien-sûr en les plantant à distance. Mais il y a encore plus malin. Il nous révèle que les variétés ont des affinités entre elles qui favorisent la fécondation croisée. Lorsque c’est le cas, la séparation est impérative si on veut maintenir la pureté variétale nécessaire, en particulier lorsque on vend des semences. Le mystère des relations privilégiées entre certaines variétés ne nous a pas été révélé. Sa compréhension est le fruit de nombreuses années d’expériences et d’observations. A chacun de trouver sa traduction en écoutant le langage des végétaux.

Après la visite, une autre ?

De cette visite, qui fut un peu courte, mais le temps de Pascal Poot est précieux, nous retiendrons, en particulier, que « l’ami des tomates » vit en symbiose avec ses cultures et qu’il exprime cette relation, avec beaucoup de poésie. Nous reviendrons, c’est certain. Nous avons encore beaucoup de questions à lui poser, en particulier pour notre projet de jardin de semences.

Sur le chemin du retour

Bon, nous ne connaissons toujours pas le mystère des tomates qui poussent sans eau. Cependant, nous allons pouvoir le vérifier en achetant des graines et des plants, dans la boutique tenue par Rachel Poot. Personnellement, j’ai craqué sur des plants de tomates cerises Miel du Mexique et des courgettes grises d’Alger. Côté semences, des sachets de tomates coeur de bœuf, tomates corses, tomates pourpres italiennes, de salade du « bon jardinier », de melon d’hiver vert olive et de courge musquée de Provence vont venir compléter la collection de la grainothèque.

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Vandana Shiva au Toursky le 21/02/2018

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Vandana Shiva au Toursky

Vandana Shiva au Toursky

Cette soirée était organisée par la revue Sans Transition ! qui avait précédemment consacré un article à Vandana Shiva, dans un numéro spécial, en décembre 2017.

L’équipe de Graines de Oaï ne pouvait rater cette rencontre avec la figure internationale du combat pour la protection des semences paysannes et de la lutte contre la brevetisation du vivant.

L’intervention était structurée comme un dialogue entre la rédactrice en chef du magazine et la combattante écologiste, venue présenter son livre « le cercle vertueux » . Le public était ensuite invité à s’exprimer.

De fait, il a peu été question de son récent ouvrage, davantage de son parcours militant, depuis son engagement dans les années 70, au sein de l’organisation féminine Chipko, pour la défense des forêts hymalayennes. Il était également important de recueillir son analyse des causes et des conséquences du réchauffement climatique ainsi que des chemins à suivre pour contrer « le cartel criminel » formé par Monsanto, Bayer, Syngenta.

Comment devient-on militante altermondialiste et écologiste ?

Pour Vandana Shiva, l’élément déclencheur de son passage à l’action fut en 1984, la catastrophe de Bhopal, en Inde.

Un accident, dans une usine chimique qui produit des pesticides, fait 3000 morts, au moment de l’explosion. Cette catastrophe industrielle est la plus dévastatrice du 20e siècle. Jusqu’à aujourd’hui, 30 000 personnes sont décédées ou gravement malades des suites de leur exposition aux émanations toxiques. Des enfants continuent à naître avec des malformations.

Elle prend alors conscience des nuisances des firmes agrochimiques américaines et des dommages causés dans son pays.

La biopiraterie

C’est pour la militante « l’appropriation par les firmes agrochimiques transnationales des ressources universelles, notamment les semences, que tout être humain avait depuis toujours eu le droit d’échanger ».

neem ou margousier

Le Margouzier ou Neem

En effet, l’Inde est la cible de l’industrie semencière bien décidée à piller la biodiversité des pays du Sud. Plus de 1500 brevets ont déjà été déposés sur des espèces agricoles.

Pendant 11 ans, l’écologiste va se battre contre les brevets que le gouvernement américain et des entreprises américaines voulaient déposer sur le neem*. Il s’agit d’un des arbres emblématiques de l’Inde, reconnu pour son utilisation en médecine traditionnelle.

Ce sera ensuite le tour du riz basmati que ses actions réussiront à protéger des brevets.

Des banques de graines contre l’industrie agro-chimique

A partir de 1996, elle va créer Navdanya, une association qui va, au fil du temps, constituer  une banque de graines. Elle développe un réseau de collectifs pour cultiver, récolter et redistribuer les semences paysannes. « La graine c’est de la technologie fine et pointue. « Aucun OGM ne peut accomplir cette prouesse que réalise une semence paysanne dans son adaptation, son évolutivité, sa productivité, son goût ou encore son pouvoir nutritionnel » explique Vandana Shiva.

Vandana Shiva, écologiste et féministe

« Les graines sont une affaire de femmes parce-qu’elles sont importantes et que tout ce qui est important a été géré par les femmes ! » affirme Vandana Shiva.

Pour Vandana Shiva, le système patriarcal et le capitalisme sont étroitement liés ; l’un se nourrissant de l’autre.

Pour Vandana Shiva, la lutte continue

La militante indienne a souhaité évoquer la situation de la France face au lobby semencier. Pour cela, elle a mis en perspective la devise républicaine : liberté, égalité, fraternité.

  • Liberté de lutter pour défendre les semences,
  • Egalité pour que chacun ait le droit de vivre dignement,
  • Fraternité parce que nous devons nous unir pour stopper ceux qui détruisent la planète. Et ne pas céder aux médias et aux politiques qui tentent de nous dresser les uns contre les autres.

Vandana Shiva est radicale dans sa critique. Elle dénonce les dommages causés à la Terre et à tous ses habitants, par le système capitaliste.

Par ailleurs, concernant les traités de libre-échange, elle rappelle les menaces qu’ils constituent contre la souveraineté populaire. Ils confèrent aux multinationales le droit d’imposer leurs règles aux états.

Un discours très politique, de lutte et de désobéissance aux lois « contraires aux lois supérieures » , celle de la Terre, du sol, de la biodiversité et des humains.

Carole

 

* Margousier

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