Festival du 1er,2 et 3 Février
Projection de 3 films réalisés par Honorine Périno et suivis d’un débat avec la collaboration de Gérard Boinon pour le festival GdO.
Projection de 3 films réalisés par Honorine Périno et suivis d’un débat avec la collaboration de Gérard Boinon pour le festival GdO.
La 1ère partie du cours Graines de Oaï a été consacrée à des révisions des cours précédents, sur la base d’un quizz.
Ensuite, nous avons fait des travaux pratiques afin de nous réchauffer un peu :
1/les engrais verts (mélange seigle, pois fourrager et vesce) ont bien poussé. Nous avions choisi de semer en rang. Le résultat obtenu est meilleur que celui du semis à la volée effectué par Carole, dans son jardin.
2/ les fèves ont bien poussé, également, de même que les petits pois. Pour ces derniers, semés en poquet, nous n’avons pas eu le coeur de retirer ceux qui sont les plus chétifs lorsque 2 graines ont germé. Nous le ferons sans doute au cours du 12 janvier.
3/ le maceron ( nom botanique : Smyrnium olusatrum) , en revanche, n’a pas encore germé. Il est conseillé de le semer de mars à octobre. Au vu de la clémence du temps, nous avons tenté un semis, le 10 novembre, mais il n’a pas apprécié.
Pour rappel, il s’agit d’une plante potagère et aromatique qui peut atteindre la taille de 1,5 mètre. Ses feuilles ressemblent à celles du céleri et se consomment cuites ou crues, tandis que les tiges peuvent être confites comme celle de l’angélique. Les racines sont cuisinées crues ou cuites, les fleurs se dégustent en beignets et enfin les graines servent de condiment. Donc, en résumé, tout est bon dans le maceron !
4/ sous le tas de paille qui recouvre les déchets verts, nous avons pu remarquer que des filaments de champignons commençaient à apparaître.
Nous avons travaillé ce second carré à la grelinette et nous y avons arraché des adventices. Nous n’avons rien semé car nous n’avons plus de graines de fèves et de petits pois.
Pour finir, nous avons rejoint le site du futur jardin de semences sur lequel les employés de la mairie de Gignac-la-Nerthe ont commencé à couper les cannes de Provence.
Nous avons tenté de visualiser les aménagements de notre parcelle avec ses différentes zones : pédagogique, patrimoniale, production et expérimentation.
Nous aurons l’occasion, lors de prochains ateliers, d’affiner nos schémas de plantations et notre zonage.
Samedi 8 décembre à 20 heures, l’association AlternatiVelaux avait invité Claude et Lydia Bourguignon, pour une conférence sur le sujet de l’agriculture durable.
Ingénieur agronome et ancien chercheur à l’INRA pour lui et scientifique pour elle, ils ont fondé, il y a 30 ans, le Laboratoire d’analyses microbiologiques des sols(LAMS).
Depuis plusieurs décennies, ces deux experts sillonnent le monde. Ils conseillent les paysans sur la gestion de leur sol. Ce samedi 8 décembre c’était devant une salle de 300 personnes, comble, qu’ils ont su mettre à la portée de tous des informations pourtant quelquefois très techniques. L’apprenti jardinier souhaitant améliorer les performances de son potager pouvait repartir satisfait, comme le maraîcher débutant dans l’agriculture durable. Les plus avertis auront saisi aussi les signaux d’alerte du couple Bourguignon sur l’avenir de notre Terre et de l’humanité.
Premier constat, à l’échelle de la planète, le sol va mal. La déforestation et l’usage massif des produits chimiques dans l’agriculture ont produit une érosion des sols. Ce phénomène est encore renforcé par des épisodes climatiques intenses, comme par exemple au Brésil.
Plus proche de nous, en Italie, les labours et la mécanisation ont déstructuré les sols. Tant et si bien qu’en certains lieux, on observe jusqu’à un mètre de différence entre le niveau du terrain en lisière de forêt et celui des terrains agricoles.
Dans notre pays, le constat n’est pas meilleur. Les pratiques agricoles et les engrais chimiques ont éliminé la plupart de la vie composée de microbes, d’insectes, de vers, de champignons. Les terres ne sont donc plus aérées et la matière organique manque. Les vers devenus insuffisants en nombre ne font plus aussi bien leur travail de retournement de la terre.
Sa mauvaise santé engendre donc de nombreux problèmes. Par exemple, son état dégradé empêche la rétention de certains éléments. Les nitrates, qui descendent alors dans les nappes phréatiques et les rivières, les polluent.
Par ailleurs, les pluies ne s’infiltrent plus dans des sols trop compactés d’où les inondations violentes que nous connaissons de plus en plus souvent.
Son rôle de stockage du carbone n’est également plus assuré. Et qui dit carbone relâché dans l’atmosphère dit réchauffement climatique. Le changement climatique est à l’origine d’épisodes intenses de pluie ou de sécheresse qui abîme chaque fois plus le sol. La boucle infernale est bouclée.
L’enjeu est aussi celui de la sécurité alimentaire : Les terres arables se font rares du fait du lessivage des sols. Comment allons-nous nourrir 9 milliards et bientôt 10 milliards d’humains ? (1 milliard supplémentaires par décennie, rappelle Claude Bourguignon)
L’urbanisation est également un problème. Nous perdons l’équivalent d’un département français qui est bétonné tous les sept ans dans le pays. Pour ne rien gâcher, cela concerne souvent les meilleures terres et les plus accessibles.
La question des semences paysannes a également été évoquée. Les Bourguignon ont insisté sur la perte de diversité et sur la captivité dans laquelle se retrouvent les agriculteurs du fait de l’utilisation de semences hybride F1. L’achat de ces graines et des produits qui leurs sont associés les poussent à produire toujours plus, sur des sols de plus en plus abimés. Le cercle vicieux est alors enclenché. Pour augmenter leurs rendements, ils accroissent la fertilisation chimique qui vient tuer un peu plus la vie du sol.
Le compost, le mulch et le BRF sont préconisés pour couvrir et nourrir les sols abîmés. Le semis direct sous couvert végétal, technique peu connue, doit être généralisé pour ne plus laisser les sols à nu. Les déchets verts doivent également être utilisés comme toutes les techniques qui permettent de restaurer la vie du sol. Pour faire simple, cela consiste à ne jamais laisser le sol nu, en semant, après chaque culture, un couvert végétal qui va venir nourrir la terre.
Ces solutions passent toutefois par la réduction des surfaces des exploitations et la multiplication des installations de producteurs sur petite surface (1000 m²). Plus globalement, une nouveau modèle agricole doit émerger.
Durant cette conférence, après l’apport de nombreux éléments statistiques et l’interprétation de courbes alarmantes comme celles de la production de blé avec la progression démographique , les Bourguignons ont délivré des conseils pour retrouver une bonne terre sur son petit lopin ou sur son exploitation.
Cette présentation suivie de questions-réponses a été très riche d’enseignements pour les Graines de Oaï. Elle nous a encore plus confortés dans notre stratégie de culture pour le jardin de semences tout autant que dans notre rôle de diffusion des connaissances.