La semence dans tous ses états à Gignac-la-Nerthe
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Graines de Oaï fêtait la semence paysanne, samedi 27 octobre, à l’Espace Pagnol de Gignac-la-Nerthe.
Durant l’après-midi, Carole et Barbara, présidente et secrétaire de l’association, ont déroulé , à un rythme soutenu et, dans une ambiance positive et dynamique, un programme allant du global (la planète) au local ( le territoire), mêlant conférence sur la biodiversité menacée et les enjeux de la préservation des graines, la diffusion du documentaire de Christophe Guyon « La semence dans tous ses états » et l’intervention de Thierry Seren, paysan-boulanger à St Julien les Martigues.
Cet acteur local cultive les blés anciens pour produire sa farine et ensuite façonner un pain aux saveurs incomparables. Thierry a témoigné de son parcours professionnel et de son cheminement de vie qui l’ont mené de l’entreprise aux champs. Puis il a répondu à de nombreuses questions du public.
Des stands intelligents, ludiques ou encore gourmands
Par ailleurs, Jeanne, Monique, Nathalie, Franck, Jeff, Henri et Alain, membres actifs de Graines de Oaï étaient mobilisés pour l’animation des stands :
- la grainothèque
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un stand lombricompostage
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un stand activités pour les enfants
Léna, Paul-Marie, Lydia et Anna accueillaient les gourmands à la buvette avec des gâteaux et des boissons maison.
Thierry Seren et son épouse avaient apporter quelques-uns de leurs pains, pour une dégustation.
Joce était également présente pour une vente de fromages de chèvre et, pour les amateurs de miel. Alain avait apporté quelques pots de celui qu’il a récolté au rucher école.
Qu’en a pensé le public ?
Les réactions du public ont été très positives : « un après-midi où on a appris plein de choses ; », « ambiance très sympathique », « merci pour vos actions », « ça fait plaisir de voir que des gens s’investissent pour défendre notre patrimoine », etc….
De plus, nous avons pu noter un vif intérêt pour les semences paysannes sur le stand grainothèque. En effet, de nombreux participants ont emprunté des semences paysannes de légumes, à planter en automne, mais également des graines pour le printemps. La grainothèque a enregistré un don de graines de fleurs et plusieurs promesses de dons.
Nous avons même rallier à notre projet 4 nouveaux adhérents. Ils suivront les cours de jardinage du samedi au GardenLab pour apprendre à cultiver les semences paysannes, en prenant soin de la terre et du vivant.
Que retenir sur la thématique de cet après-midi ?
Tout d’abord, la biodiversité des écosystèmes est gravement menacée. Il en est de même de nombreuses espèces animales et, près de nous, de l’abeille, considérée désormais comme
une espèce en voie de disparition.
Pour la biodiversité végétale, les lendemains ne sont pas meilleurs. Des plantes sauvages disparaissent à la vitesse de l’urbanisation, de la pollution et de la déforestation.
Quant aux espèces cultivées, l’érosion de la diversité depuis l’apparition du catalogue, dans les années 50, est évidente. Les semences hybrides F1 et les semences industrielles, en général, sont les seules commercialisables. Il en découle une perte des qualités gustatives et nutritionnelles car ces variétés ont été conçues uniquement pour des objectifs de production, de mécanisation et de conservation.
Ensuite, la mainmise des multinationales de l’agrochimie sur les semences, via les brevets et les Certificats d’Obtention Végétale, est une menace pour notre souveraineté alimentaire, pour la conservation de notre patrimoine, pour la biodiversité et pour la démocratie.
Enfin, les semences industrielles représentent un grave danger pour les sols et l’environnement mais aussi pour notre santé. Elles nécessitent un usage intensif des intrants chimiques.
Le documentaire de Christophe Guyon est, par ailleurs, alarmant pour ce qui concerne les OGM pour lesquels aucuns tests de toxicité rigoureux et indépendants ne sont effectués. Certains OGM (par mutagénèse) ne sont pas juridiquement considérés comme tels et échappent à la législation sur les OGM.
Il n’y a plus d’espoir ?
Nous pouvons relever une avancée : le nouveau règlement européen sur l’agriculture biologique permettra que les agriculteurs bio, à partir de 2021, utilisent les variétés anciennes et réensemencent leurs champs avec les graines qu’ils auront produites.
Au niveau national, la loi Egalim votée, le 2 octobre 2018, autorisait les associations, notamment, à vendre les semences paysannes aux jardiniers amateurs.
Nous nous en réjouissions, samedi dernier, car cela pouvait favoriser un usage plus répandu de ces variétés non commercialisées, jusqu’à maintenant, et donc oubliées dans les jardins potagers.
Censure
Le GNIS s’alarmait de cette autorisation. Le lobby des semenciers industriels a fait le reste. Des sénateurs ont saisi le Conseil Constitutionnel qui a décider de rejeter l’article 78 de la loi Egalim concernant les semences paysannes. ici
En conclusion
Restons mobilisés pour défendre les variétés paysannes libres et reproductibles !
Continuons de les diffuser grâce à la grainothèque !
Nous les cultiverons prochainement au jardin de semences, sur le Garden Lab, à Gignac-la-Nerthe !